Rocío Molina impressionne. Du haut de ses 29 ans, celle qui fut l’élève de Maria Pagès a déjà été sacrée meilleure interprète de flamenco à la Biennale de Séville et reçoit en 2010 le Prix national de Danse décerné par le ministre de la Culture, la plus haute récompense du monde de la danse en Espagne. Ce succès public et professionnel, elle le doit à sa capacité de transcender la tradition fortement ancrée dans le flamenco. Elle y puise sa force et ses racines tout en en réinventant les codes.
On retrouve dans sa danse la même fougue et liberté que dans celle d’Israël Galván, la sensualité en plus. Dans Afectos, avec la grande chanteuse Rosario “La Tremendita”, elle explore la fragilité de l’existence et fait vibrer les sentiments à travers le silence, la voix et le corps dans un langage qui n’appartient qu’à elle, nourri de modernité. Ses spectacles sont vécus comme des chocs tant elle dégage sur scène une puissance et une maîtrise hors du commun. La révolution du flamenco, c’est elle et nous n’avons pas fini d’en entendre parler.
Rocío Molina est indiscutablement un prodige de la danse. Raison pour laquelle un Baryshnikov étonné s’est agenouillé devant elle après l’avoir vu danser. Elle n’appartient déjà plus au monde du flamenco, mais à celui de l’art universel. Mon Dieu, comme elle danse ! Avec précision, originalité et la capacité de mesurer chaque moment à la perfection, sans jamais commettre d’erreur, sans jamais cesser de surprendre. deFlamenco.com