
Bill Deraime sait qu’il ne sera jamais la star qu’il aurait dû être s’il avait fait confiance au système. Il préfère se battre avec le collectif Les Morts de la rue créé par le père Patrick Giros, devenir oblat de l’ordre bénédictin, ne pas s’attarder aux tentations de la gloriole médiatique. « L’important, c’est la rencontre », dit-il. Justement, après une rencontre sur une scène de concert, il a eu plaisir à inviter Sanseverino et ses musiciens sur le délirant Bobo Boogie. Et il n’aurait pas fait cet album sans quelques rencontres importantes, comme celle de l’organiste Jean Roussel (Soran). Un personnage… Arrangeur sur No Woman No Cry de Bob Marley, clavier sur la majeure partie des disques de Cat Stevens ou chez Serge Gainsbourg, Police, Ron Wood ou Julien Clerc, ce Mauricien à la barbe fournie ne conçoit pas la musique en requin de studio.
Tout l’album s’est enregistré avec lui et le groupe de scène de Bill. Du blues pour la colère, du reggae pour la révolution, des chansons qui ont déjà fait leur chemin et d’autres toutes neuves… « Un album d’espérance mystique, dit-il. Je suis chrétien mais un athée, un musulman ou un bouddhiste peuvent s’y retrouver. Il y a une vraie unité dans l’amour et la miséricorde. »
Chacun peut entendre et partager ses espoirs et ses rages, et tout ce dont il rêve pour notre humanité. Mais, comme il le chante lui-même, « Je rêve les yeux ouverts ».
Nouvel album Après Demain
Sortie le 26 mars chez Dixiefrog / Harmonia Mundi
Concert à l’Alhambra le 12 juin 2013