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Mardi 26 Mars 2013 13:32

GALERIE W @ ART PARIS = RAYMOND HAINS - 28 MARS / 1 AVRIL

28 MARS / 1 AVRIL






«L’homme, s’il parvient à se réintégrer au réel, l’identifie à sa propre transcendance, qui est émotion, sentiment et finalement poésie, encore.» dit, en 1960, Pierre Restany fondateur des «Nouveaux Réalistes». Mouvement dont faisait partie Raymond Hains avec Yves Klein, Arman, François Dufrêne, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé, César, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle, Gérard Deschamps et Christo.

La Galerie W dédie son espace à Art Paris à Raymond Hains

 
 
Par Eric Landau. Il m’est apparu évident – incontournable – d’exposer en solo show l’artiste et de célébrer l’ami avec une sélection d’œuvres emblématiques et un clin d’œil à celui qui se définissait comme : «une abstraction personnifiée» et qui, comme l’a écrit Marion Daniel «(…) mettait au défi toute personne qui aurait tenté d’écrire à son sujet : aucune transcription littérale du mouvement dans lequel il nous entraîne n’est possible.».Raymond s’est absenté de la planète terre. En 2015 cela fera dix ans. Qu’est-ce qu’on va faire ? Le 9 novembre 2016 on fêtera ses 90 ans, qu’est-ce qu’on va faire ? Il est irrésistible de participer au rayonnement de Raymond Hains. Et nous sommes nombreux, très nombreux, jeunes et vieux et très différents, à aimer à partager l’Art et la singularité de cette figure de la Culture : «Avec Raymond, l'art contemporain n'a jamais su sur quelle jambe se tenir, Raymond était dix fois plus destroy et libre que tous ces jeunes qui se donnent des airs et jouent à être destroy.» (Ben) ; «Hains tisse depuis plus de vingt ans la plus étrange toile d’araignée du monde : celle d’un soleil qui n’éclairerait partout que des coïncidences» (Alain Jouffroy) ; «Raymond Hains parlait, comme un augure, un devin ou un prophète, jubilant de se faire l’intermédiaire entre le monde insensé et l’antique logos qui fait surgir le sens» (Michel Onfray) ; … 
 
Je n’en reviens pas de Raymond Hains. On n’en revient jamais. Il est fondamental.
 

MISE EN BOÎTE «E12»

 
L’installation du STAND E12 est comme une mise en boîte : en s’élevant au-dessus on plonge à l’intérieur d’une gigantesque boîte pareille à celles qui envahissaient – rouges, bleues et jaunes, et du sol au plafond – l’appartement-bureau de Raymond Hains rue d’Odessa. Elles recèlent ses recherches : l’essence de la matière première, la matière grise de son travail.
 
J’ai eu la chance de pouvoir faire réaliser en 2004, en présence de Raymond, un reportage photographique de cet appartement-bureau : une véritable œuvre in situ. A l’occasion de Art Paris Art Fair, j’ai concrétisé le projet de partager ce privilège, cette «essence», en présentant la série limitée «Hainstérieur».
 
 
C’est ainsi que nous transformons aussi tout le mur du fond de notre stand avec une des photos grandeur nature (4,5 de large par 3,5 de haut) de l’appartement de Raymond qui, quand les visiteurs passeront dans les allées, fera penser que si l’on continue à marcher à l’intérieur du stand, on atterrit immédiatement dans son couloir, avant de tourner à gauche pour entrer dans son salon.

LES ŒUVRES


Notre sélection des œuvres de Raymond Hains pour Art Paris procède du parti pris. Ce sont des affiches déchirées. Sous des formes différentes : arrachées d’un mur, sur tôles, sur aluminium, sur palissades.
 
L’installation couvre une période allant de 1962 à 2004. Elle est significative de son regard décalé, si vif, toujours précurseur, érudit et amusé sur la vie. Chaque œuvre «affichée» est part de la légende de l’artiste.
 
«Venezia Viva» (1975), l’originale, repère hainsien des collectionneurs et de l’histoire de l’Art. «Ma Langue au Chat» (2004), écriture (déformée à l’objectif au verre cannelé) sort d’un rêve très, très grand format. «Votez contre Pompidou / Votez Lutte Ouvrière» (1969) rend compte d’une actualité très exactement datée, l’affiche a même un verso : «Non à l’essence trop chère». C’est stupéfiant de découvrir le monde en marche ou le temps arrêté perceptibles dans les affiches déchirées découvertes «œuvres d’art» par Raymond Hains. Ces œuvres, rendues invisibles dans le quotidien du «piéton», découvertes là, comme les palissades de 1976 à trois ou cinq planches (une blanche/une rouge/etc.) ou cette tôle de 1972 à laquelle dont les passants anonymes ont donné à force de déchirures une force et une beauté énigmatique. 
 

«Lorsque je m’arrête devant une affiche déchirée, cela veut dire que j’ai eu un coup de foudre» (Raymond Hains cité par Otto Hahn en 1986 dans l'Express).
 

HAINSTÉRIEUR

 
J’ai eu la chance de visiter cet endroit hors du commun : l'appartement de Raymond Hains rue d'Odessa. Je n’ai jamais oublié l’effet de ces colonnes de boîtes, leurs couleurs vives et leur fascinant contenu. Isabelle Euverte Landau (alias «Madame de Saint Euverte» pour Raymond Hains, en référence à Proust) et moi avons voulu lui faire un clin d'œil. «Hainstérieur» est conçu autour d’une série de cinquante-deux photos sélectionnées par Raymond Hains dans le shooting réalisé par Arnaud Brunet en 2004. C’est un objet rare et très simple : une boîte, identique à celles qui s’empilaient jusqu’au plafond de son appartement, dans laquelle se trouvent les cinquante-deux photos, nommées et numérotées. Une série limitée à deux cents (200) exemplaires.
 
Deux cents boîtes rouges, jaunes ou bleues. Les mêmes, exactement que celles de Raymond Hains. Et… «Hainstérieur» parce qu’à l’intérieur des boîtes il y a les photos, les photos de l’appartement envahi par les boîtes… «On classe comme on peut, mais on classe» pouvait dire Raymond Hains citant Claude Lévi-Strauss.
 
Cette citation est encore plus savoureuse dans son contexte quand on connaît Raymond Hains : «L’activité classificatoire est la forme la plus élémentaire de la représentation. Le savoir naturel est classificatoire ; on classe comme on peut, mais on classe. Du point de vue de la relation avec l’environnement, classer signifie reconnaître un certain nombre de discontinuités vitales. L’activité de classification représente la condition minimale de l’adaptation.». Finalement, Hains, découvreur de coïncidences à rebondissements, qui relient le langage, les êtres, les lieux et les objets, sublime de façon innée et poétique le principe du structuralisme développé par Lévi-Strauss.
 
 
 

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Mardi 26 Mars 2013 13:50
( 75 ) Paris