Biographie
« Patience dans l'azur, chaque atome de silence est la chance d'un fruit mûr. »
Marion Corrales a 25 ans et un parcours à l'image de ses chansons, pleins de couleurs et de rebondissements. Amateur d'encéphalogramme plat, cette histoire n'est pas pour vous.
A l'âge de trois ans, elle commence dans le mannequinat comme petite rouquine favorite de Kenzo et Benetton. A treize ans, elle tourne son premier rôle Elisabeth, dans un film du réalisateur italien Pasquale Squitieri avec Claudia Cardinale et Jean-Claude Brialy. A partir de là elle jongle entre école, théâtre, téléfilms, et mannequinat.
Après un baccalauréat littéraire, Marion commence une préparation au concours de l'École Normale supérieure en spécialité philosophie et pour tenir le rythme de travail, elle se défoule le weekend sur les mix drum and bass de son frère DJ Pitch (aujourd'hui membre des Dirtyphonics). C'est sur la scène électronique qu'elle fait ses premiers pas en tant que chanteuse. Elle improvise et écris des chansons sur les sets de son frère au Batofar, au Trabbendo et à la Scène Bastille. L'année suivante, elle décide de passer sa licence de philosophie à la Sorbonne et commence à étudier l'indianisme, ce qui la pousse à partir deux mois en Inde avec son petit ami.
Un jour de tournage à Bollywood, dans le film I see you , une rencontre avec un Rinpoché dans un monastère de l'Himalaya, le choc de Bénarès en descendant la vallée du Gange, et le Kérala au sud de l'Inde où elle découvre le Katakali, une forme de théâtre indien. Ce voyage la marque profondément et la pousse à s'orienter plus franchement vers son expression artistique. Elle auditionne pour intégrer pendant deux ans un conservatoire d'art dramatique et se tourne vers la recherche théâtrale. Elle met en scène Fin de partie de Samuel Beckett et se passionne pour le théâtre physique et de plus en plus vers la performance. Elle passe ses journées dans les livres à la Sorbonne, en répétitions au conservatoire et le soirs dans les salles de théâtres, la Cartoucherie d'Ariane Mnouchkine, et les Bouffes du Nord de Peter Brook. Elle commence à écrire un mémoire sur l'apparition des scènes de théâtre dans les films de David Lynch et décroche une bourse d'étude à New York, à la Tisch School of the Arts New York University.
Avant de partir aux Etats-Unis, un ami équatorien avec qui elle danse le tango argentin, qui est gynécologue obstétricien, lui propose de partir en Equateur dans les Galapagos pendant deux mois pour travailler dans l'hôpital de Santa Cruz et pour participer à une expérience chamanique avec les indiens dans les montagnes d'Otavalo près de Quito. La première partie du voyage commence donc par une vie dans l'hôpital, au rythme des échographies et des naissances, et la deuxième partie du voyage par une expérience chamanique extraordinaire qui résonnera plus tard dans son parcours.
Elle part donc à New York pour faire son mémoire en Performance Studies et rencontre vite une compagnie de théâtre qui lui propose de jouer une des sorcières de Macbeth Off Broadway. Elle se coupe les cheveux très court, et fais un stage intensif au Pearl Theater pour apprendre à dire le vers Shakespearien sans accent. A NYU, Marion apprend à transformer ses voyages en formes théâtrales, notamment en travaillant avec L'UNAM, le centre théâtrale anthropocosmique de Mexico qui traduit en théâtre rituel les cérémonies chamaniques qu'elle a pu découvrir en Équateur. Tout comme dans le Katakali indien, où le dialogue entre les dieux se transforme en représentation. Le sacré trouve une résonance dans la représentation. C'est cet aspect là qu'elle cherche à trouver plus tard dans sa musique.
C'est à New York au cœur de cette effervescence des possibles, qu'elle trouve celui sur qui elle va concentrer sa recherche. Un personnage qui a justement traduit le sacré, dans une forme théâtrale, Jerzi Grotowski. Ce metteur en scène polonais a révolutionné le théâtre dans les années 1970 en créant le para théâtre, le théâtre sans spectateurs. Marion suit une série de conférences et d'ateliers sur son travail et rencontre une des actrices de son laboratoire Rena Mirecka. Elle part en Italie travailler avec elle. Il s'agit d'un travail basé sur l'improvisation musicale qui se transforme en actions théâtrales guidées par une partition. Lors de ce stage, Marion se met à écrire et à chanter en trouvant petit à petit une liberté créative qu'elle n'a jamais connu auparavant. En rentrant en France, elle soutient son mémoire sur le para théâtre et travaille sa voix et son écriture. Du théâtre, sa recherche se dirige vers la musique.
De retour à Paris, elle retrouve un saxophoniste de la Sorbonne, qui lui offre la biographie de Billie Holiday Lady sings the blues et lui présente un jeune guitariste de 22 ans Alexandre Bellando. Alexandre a baigné depuis toujours dans la musique, son père, guitariste classique l'initie à la bossa, au jazz et au flamenco, il lui donne aussi des cours de violon. A 17 ans, il quitte le nid familial du sud de la France, commence une école de musique à Paris, et sort premier prix de guitare. Avec Marion ils travaillent par l'improvisation en enregistrant les séances et en restructurant les morceaux à partir des enregistrements. Très vite ils se frottent au public et font en moins d'un an une trentaine de concerts dans les bars parisiens et en provinces. Ils parviennent à se faire remarquer et jouent aux festival des Furies et au Solidays au mois de juin sur la scène découverte César Circus. Pour cette grosse scène ils passent en trio avec un contrebassiste et bassiste Jean-Marc Filipe. Leur répertoire est composé d'une vingtaine de chansons aux univers folk blues et pop. Avec un ami réalisateur, Ambroise Becchio, ils tournent leur premier clip « Gun and Mustache » qui révèle un univers décalé et proche de l'absurde. Ils préparent actuellement leur premier album.