Pour ce disque, Richard Galliano s’est souvenu qu’Astor Piazzolla pouvait bousculer le rythme binaire du tango populaire. Qu’il n’avait jamais oublié l’émerveillement de son enfance new-yorkaise quand il écoutait au Cotton Club Ellington ou Calloway. Que derrière la musique de Piazzolla, on pouvait entendre des phrases mélodiques de Jean-Sébastien Bach.
Et l’accordéoniste-bondéoniste qui jazzifie tout ce qu’il joue, cette fois, interprète son ami avec fièvre, avec passion. Dans la revue américaine Play Boy, un journaliste, un jour, prétendit qu’écouter cette musique était très profitable avant de faire l’amour !
Avec Galliano-Piazzolla, pas de lamentation. Le mièvre, le mielleux n’ont rien à y faire. C’est une musique de souffrance, de joie et de colère qui doit se jouer « con rabia », avec rage. Une musique de vie et de mort.