Après Humains malgré tout, il sort un second album dans lequel on retrouve cette plume qui dénonce subtilement les travers de notre société, ce regard désenchanté qui nous envoûte, cet univers hybride et mouvant, avec une maturité en plus que ces dernières années ont pu lui apporter.
Auteur-compositeur-interprète, Axel Deval est né à Versailles le 26 juillet 1986. Mais sa vie d’artiste trouve son origine à l'âge de sept ans, lorsqu’il découvre les Beatles et Queen. Prenant des cours de piano depuis plusieurs années, puis de trompette, sa première écoute des quatre garçons dans le vent fut une révélation.
Très peu adapté au système scolaire, ses parents l’envoient passer cinq ans dans un pensionnat abritant une célèbre formation d’enfants qui l'amènera à voyager sur les routes de France et du monde huit mois par an. Il y écrit ses premières chansons. Devenu très indépendant malgré lui durant ces années, il s’installe à Rouen à son retour - sa ville d'enfance -, et réalise ses premiers enregistrements chez lui tout en suivant des cours au conservatoire. Il se passionne alors pour le jazz et travaille sans relâche ses instruments et ses premiers arrangements.
Mais Axel troque vite ses partitions pour des carnets dans lesquels il gribouille, griffonne, dessine, prend des notes au gré de ses inspirations, de ses rencontres et de ses expériences, véritables trop- pleins de son quotidien émotionnel, et palliatifs à des excès en tout genre. Cette longue période rouennaise donnera naissance, après plusieurs expériences de groupe, à un premier EP : L'Ermite urbain. Brut, radical, celui-ci inclut les titres « J'embrasse le ciel », « Le Blâme du quotidien », « Charlie », des chansons qui suivent la trame d'un essai éponyme écrit quelques mois auparavant.
Après de nombreux épisodes chaotiques dans la ville de Flaubert, insomniaque et noctambule invétéré, Axel quitte Rouen pour Paris. Il y découvre un environnement nouveau, se redécouvre lui-même et cumule les concerts, premières parties et co-plateau. On le retrouve ainsi sur scène avec Foray, Aliose, étoiles montantes de la chanson française, et plus récemment, Da Silva et Cocoon.
A 26 ans, après une rupture sentimentale et la perte d’un proche, il se plonge volontairement dans une période de solitude absolue qui durera un an. Il commence alors l'écriture d'un premier album, Humains malgré tout, dont l’ordre des titres respectent la chronologie de l’écriture.
Cet opus, dont l’aboutissement et l’évolution étaient prévus dès le début du projet, à la particularité d’être empreint de références littéraires et artistiques. On y trouve des clins d’œil dans la plupart des titres, à des auteurs comme Michel Houellebecq, James Salter, Gabriel Garcia Marquez, des réalisateurs, ou encore des peintres comme Carlos Schwabe. Il sort au printemps 2015.
Axel consacre les années suivantes à la scène et entame un nouveau virage en enregistrant son second album : Transgenèse. Il sort en avril 2019 et reçoit un accueil très positif des critiques.
« JE PROFITE DE TOI », LE CLIP
Dans le prolongement de « Transgenèse » et annonçant l’amorce d’un nouveau projet d’album, Axel Deval nous dévoile au début de l'année 2020 un nouveau titre sur les plateformes numériques accompagné d'un clip : « Je profite de toi ».
Bromance entre un homme venant de rompre avec sa petite amie et une drag queen, le décor est planté. On y retrouve par moment le paysage forestier évoqué dans le premier clip, « Ainsi soit-il ». Axel Deval y chantait l’amour qui perdure malgré les âges et la mort incontournable en bout de chemin qui ne saurait rompre ce pacte tacite entre deux êtres qui s’aiment, deux âmes qui s’unissent.
Ici, le couple n’est plus. Le chanteur projette ses fantasmes sur une créature aux attributs féminins, un homme habillé en femme comme il le décrivait dans la cinquième chanson de « Transgenèse ». Une écriture instinctive, un objectif esthétique mais aussi la volonté de montrer que l’attirance entre les êtres humains répond moins à un genre sexuel qu’à une imagerie propre à chaque culture pour désigner le féminin et le masculin.
Des manèges qui tournent, en mouvement dès l’entrée du clip, puis une scène, un groupe de rock. Autant de symboles pour illustrer les artifices qui régissent notre culture, la nostalgie de l’enfance et de l’amusement, la rébellion. Et un sujet de société qui semble ne plus avoir de prise tant le dialogue entre le chanteur et la drag-queen parait spontané et naturel.
Figure incontournable des soirées parisiennes, Enza Fragola - Vincent pour les intimes - est connue pour ses tenues extravagantes qu’il fabrique lui-même et sa moustache pailletée, qui brille dans la nuit mais aussi sur les affiches de la Gay Pride et de la RATP lors de campagnes contre les discriminations.
Cette collaboration s'accompagne également d'un virage musical pour Axel Deval, plus rock, mais toujours dans une logique évolutive qui nous accompagne depuis son premier EP en 2011.